Les travers d’écriture qui ne sont rien d’autre que l’expression manifeste d’opinions préconçues sont souvent les mêmes quand on cherche à parler de chirurgie de rajeunissement. On évoque presque toujours la fameuse « quête d’immortalité » ou l’envie de retrouver la non moins fameuse « fontaine de jouvence ».
Mais les journalistes ou les rédacteurs qui se satisfont de ces expressions passe-partout ne se sont jamais demandé si les chirurgiens esthétiques participaient réellement de cette utopie. Or, on aurait du mal à en trouver un qui en conscience vous dira que son art ou ses techniques ont pour objet non seulement de vous faire gagner une apparence plus jeune mais aussi de vous offrir une vie sans fin.
Cela n’empêche pas que des milliardaires obsédés par cette quête pourraient parfaitement aller voir du côté de la médecine les moyens de se prémunir de la mort. Sauf que ces hommes gavés d’argent oublient que l’homme et l’humanité dans sa globalité ne se limite pas à un corps. L’homme est corps et âme.
Et qu’est-ce qu’un corps qui ne périt pas dans le monde, si ce n’est comme le dit Bernard Vergely une sorte de fantôme ?
Oui, il dérive naturellement des espérances offertes par la chirurgie plastique de croire qu’il se trouve la une des manifestations de ce vieux rêve de nier la mort en niant les effets du temps qui passe. Mais le chirurgien si il peut avoir une opinion philosophique finalement proche de celle de l’homme sage qui réfléchit un peu ne vous dira qu’une chose : à quoi servirait une vie où le corps serait indéfiniment?
Sans doute une longue route ennuyeuse où chaque moment vécu n’aurait pas la même intensité puisqu’il serait éternellement reproductible.
