On y peut rien. La majeure partie des sujets d’actualité sont aujourd’hui largement gérés sous l’angle people. Les régimes, la politique, l’éducation…. On dirait que la raréfaction de la parole des intellectuels a ouvert la voie à ces modèles un peu bancals.
Le prisme étant l’événement de vie ou la prise de parole de telle ou telle star. Dans ce contexte, la chirurgie esthétique a une position un peu à part. Parce que dès le début, c’est sous les auspices de l’actualité people, qu’elle a été la plus abordée. Les chercheurs feraient bien de lancer des études sur le nombre d’occurrences relatives à la chirurgie plastique dans ce contexte : ils seraient stupéfaits.
Où est le problème ?
Il est que si la médiatisation des interventions réelles ou supposées des stars a pu rendre service à notre discipline, elle la dessert lorsque ces mêmes stars agissent comme des modèles.
Je m’explique. Quand un adulte qui a dépassé la trentaine pense que des opérations sur son visage vont le faire ressembler à Justin Bieber, cela devient inopportun. Quand le nez de Kate Middleton ou la poitrine telle autre personne célèbre sont sélectionnés comme des étalons attendus du résultat d’une rhinoplastie ou d’une augmentation mammaire, cela tourne à l’orage psychologique et relationnel.
Combien de fois faudra t-il rappeler que le chirurgien n’est pas un créateur mais tout juste l’instrument d’une modification en mieux dans les limites du donné ? On ira pas singer la publicité Cetelem pour faire entendre que la formation d’un visage ou d’un corps from scratch est un insensé de la pensée. Aucun opérant ne peut promettre de modifier in extenso ce que la nature (c’est-à-dire la génétique) a mis des années à fabriquer.
L’embellissement d’un nez s’effectue dans le cadre des potentialités d’une structure cartilagineuse. L’agrandissement du volume d’une poitrine ne peut pas s’abstraire de la morphologie anté opératoire de la patiente.
Vouloir avoir le nez de X ou les seins de Y, c’est un vœu qui doit interloquer le praticien et auquel il doit dès le début mettre des bornes.
