Cela faisait longtemps que je voulais parler de cette édition formidable de la série Infrarouge diffusée de façon trop irrégulière à mon goût sur France 2.
Miroir, mon beau miroir est un titre pied de nez. Ce n’est pas le nom d’un énième reportage sur les accros de la chirurgie esthétique, sur les jeunes en mal d’identité qui y ont recours ….
Non, il y est bien question d’identité et d’image, mais d’une ipséité à reconstruire. Celle des grands brûlés de l’hôpital Saint-Louis à Paris. Suivant le professeur Maurice Mimoun, l’équipe d’Infrarouge prend le temps d’échanger avec des gens fortement traumatisés dans leur chair et donc dans leur esprit.
Vous l’aurez compris, on est là dans l’essence et dans l’évidence de la chirurgie réparatrice. Pas celle qu’on caricature en l’adossant aux lubies de stars en mal de paraître, non, on parle de cette médecine de la reconstruction de la peau, des os et du tissu musculaire qui fait le fond de notre art et donc de notre science.
L’autre réconfort de cette émission aura été aussi d’en profiter pour rappeler que cette chirurgie guérisseuse des accidents de la vie a sa place à l’hôpital (et ô combien magistralement avec Maurice Mimoun) mais également dans les cliniques.
Autant dire qu’elle est universelle. Et je connais peu de confrères qui n’éprouvent pas une fierté intense quand ils aident un corps à se reconstruire. J’en connais un ou deux qui font de l’atténuation des grosses cicatrices ou de la réparation des nez cassés un équivalent de sacerdoce où maîtrise et abnégation sont étroitement liés.