La finitude exige la démonstration. Du fragile d’esprit qui attend qu’on lui montre à la rigueur légitime de la satisfaction du résultat, nous sommes en tant que condition humaine soumis au pouvoir de la preuve.
Il ne s’agit pas seulement de la validation des hypothèses scientifiques. Il s’agit aussi du monde commercial, voire des rapports sociaux qui exigent eux aussi que la finalité des liens soit l’efficacité.
Normal donc qu’on demande aussi au chirurgien d’expliquer en quoi sa matière est efficiente. Je donnerais donc un exemple. Un patient qui est visiteur médical. Le voici à 45 ans un peu las par ses tournées et les heures à patienter dans les salles d’attente. Son visage est marqué par la fatigue et en premier lieu son regard.
Sa clientèle de praticiens n’est pas un acquis définitif. Les représentants d’autres laboratoires pharmaceutiques peuvent lui griller la politesse à propos d’un nouveau médicament soignant les mêmes affections que celui qu’il cherche à vendre.
Il a certes du bagout et encore de l’énergie mais il s’aperçoit que son visage est devenu une gêne et qu’il a plus de mal à convaincre.
Dans le miroir, il voit que les cernes et les poches de graisse qu’il a sous les yeux le desservent. Il veut donc une chirurgie des paupières avec l’objectif que la fraicheur de son regard plaidera en sa faveur et lui redonnera ce tonus qui s’est affaibli.
Voilà un exemple typique de l’efficacité de la chirurgie. Une efficacité de moyens certes, mais souvent décisive puisque qu’elle fonctionne comme une passerelle entre un état et un autre.